2-2 3 niveaux : Niveau de recyclage

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Partie précédente : 2.1. Niveau de collecte


2-2. Niveau de recyclage

2-2-1. Organisation

L’organisation du niveau de recyclage est dépendante du type de matière. La carte présentée en 1-3. expose ces différences. Adaptables, la majeure partie de ces structures sont, selon l’ADEME, capables d’absorber un gisement supérieur aux tonnages actuellement traités.

Certaines filières industrialisées sont absentes de France, tel le traitement des mousses de réfrigérateurs.

Le démantèlement, l’extraction de fluides et le broyage sont des activités réparties sur l’ensemble du territoire. Pour le démantèlement et l’extraction de fluides, les raisons associatives de cette répartition ont été évoquées. Le broyage est une activité qui s’est développée en marge d’autres filières de recyclage tels les bouteilles de lait, broyées pour être réutilisées comme composés plastiques.
La valorisation des métaux est elle aussi une industrie répartie sur l’ensemble du territoire. Cette industrie est mature économiquement, car développée et rentable depuis longtemps.

Certaines activités sont quant à elles moins bien réparties sur le territoire. Les substances dangereuses ne peuvent être traitées que dans 7 centres en France inégalement répartis. En effet, seuls le sud-est, l’Ile de France et le Nord disposent de telles installations.
Les sites de valorisation des piles et accumulateurs sont un peu plus nombreux mais eux aussi mal répartis et ne recyclent que 45 millions de tonnes sur les 150 consommées.

Des filières n’ont pas été recensées par l’ADEME mais sont en cours de développement. La récupération des métaux précieux va être amenée à se développer. De 10 à 30 grammes d’or sont ainsi récupérables sur 1 tonne d’ordinateur.
La filière de récupération des luminaires devrait aussi se développer. Le mercure contenu dans les lampes est réutilisé comme mercure neuf après régénération et représente environ 40 % du marché mondial.

Enfin, la réutilisation constitue une issue devenant de moins en moins marginale. Lors de l’étude de la Screlec environ 9% du GEM F et 7% du GEM HF ont été réutilisés. De nombreux acteurs ESS se placent sur ce segment, de plus en plus souvent sur le créneau du matériel informatique. En effet, la course en avant de cette industrie entraîne un taux de renouvellement des parcs informatiques propice à la réutilisation de ces matériels par les plus défavorisés.

2-2-2. Coûts et revenus

Ce niveau de la filière est le seul à être générateur de revenus, si l’on excepte les sources de financements indirects : principe du producteur payeur, subventions éventuelles.

Il est donc nécessaire d’appréhender les deux aspects financiers de cette étape.

Les coûts liés au recyclage sont pour le moment peu susceptibles d’évolution. En effet les techniques actuelles sont maîtrisées pour la grande majorité. Seul un investissement conséquent en R&D serait susceptible de modifier ces coûts. Or aucune entreprise de ce secteur n’affiche pour l’instant de volonté de procéder à ce type de recherches à court terme. Sur le plus long terme l’ADEME soutiendra financièrement les projets visant à diversifier, équilibrer et pérenniser les filières de valorisation de DEEE.

Les coûts associés au recyclage dépendent fortement des types de composants rencontrés. Ramenés, d’une façon globale, à la tonne par l’étude Screlec, les DEEE ont un coût de traitement de 137,5 €. De la même façon que pour le niveau de collecte, on peut tenter une approximation par composant:

cout_recyclage_deee

Toutefois, il doit rester évident que la pertinence d’un calcul par composant du DEEE au niveau de la filière reste relative. En effet, les métaux mélangés sont par exemple plus coûteux à recycler que des métaux ferreux. Seul le coût global à la tonne est donc réellement révélateur.

C’est au niveau de ce débouché de la filière que peuvent apparaître des sources de financement. En effet, les matières recyclées connaissent de plus en plus de débouchés qui permettent d’amortir le coût de la filière. Les chiffres disponibles pour les grands composants sont les suivants :

  • Ferraille : 70 € la tonne. Le Sitom du Gard annonce par exemple à ses concitoyens un bénéfice de 20 € par tonne de ferraille.
  • Métaux non ferreux : Aluminium : 900 € la tonne ; Cuivre : 2800 € la tonne ; Plomb : 1000 € la tonne.
  • Polymères : La filière de récupération de bouteilles en plastique permet d’estimer les capacités de reprise de certains plastiques. Valorplast rachète ainsi 182 € la tonne les bouteilles en plastique.

Ce revenu doit aussi être appréhendé selon des critères propres au DEEE. Selon l’étude Screlec, une tonne de PAM, donc notamment d’ordinateurs, coûte tout au long de la filière 465 € la tonne. Avec un cours actuel du lingot d’or de 14500 €, l’or contenu dans un ordinateur permettrait un revenu variant de 145 € à 435 €.
Cette matière première recyclée serait alors à elle seule à l’origine d’une grande partie des revenus.

De la même façon que pour le coût de traitement, ce revenu de recyclage reste fortement lié au type de DEEE. L’expérience permettra de tirer des chiffres précis permettant des projections fiables.


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